vendredi 3 octobre 2008

Les techniques

L'art du Muay Thaï passe par la maîtrise de l'ensemble de ces mouvements. Le Muay Thaï est spécifique au mouvement du bassin (des hanches) :


Techniques de pied (Teep ou Tip)
Termes usuels
  • Low-Kick : Coup de pied bas, circulaire, donné avec le tibia qui s'effectue sur la cuisse de son adversaire ou dans ses propres tibia. Il peut-être intérieur (entre les jambes) ou extérieur.
  • Middle-Kick : Coup de pied circulaire en ligne moyenne, donné avec le tibia ou le dessus du pied qui s'effectue sur tronc de son adversaire ou dans les bras.
  • High-Kick : Coup de pied circulaire en ligne haute, donné avec le tibia ou le dessus du pied qui s'effectue sur le visage de son adversaire.
  • Front-Kick : Coup de pied direct, donné avec le dessous du pied qui s'effectue sur le buste de son adversaire.
  • Spinning back-kick ou Spinning hook-kick (coup de pied retourné) : coup de pied effectué en prenant l'élan d'une rotation, souvent effectué à la tête.

Termes thaïs (Muay tei-tei - techniques de pied et de jambe)
  • Tei Trong (direct) : Coup de pied direct du pied avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Tei Tat (circulaire en ligne basse) : Coup de pied circulaire, niveau bas, de la jambe avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Tei Chiyang (circulaire en ligne médiane) : Coup de pied circulaire, niveau médian, de la jambe avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Tei Kan Kro (circulaire en ligne haute) : Coup de pied circulaire, niveau haut, de la jambe avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Tei Krueng Kheng Krueng Khao (circulaire en ligne médiane) : Coup de pied circulaire (surface de frappe du tibia), niveau médian, de la jambe avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Tei Klap Lang (retourné en ligne haute) : Coup de pied circulaire retourné, niveau médian ou haut, du pied avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Tei Kot (vertical) : Coup de pied vertical du haut vers le bas, (la surface de frappe est la plante du pied) du pied avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Tei Kro (vertical) : Coup de pied vertical du haut vers le bas, (la surface de frappe est le talon) du pied avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Kra Tot Tei (circulaire sauté) : Coup de pied sauté circulaire du pied avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Yiep Tei (circulaire sauté avec appui) : Coup de pied sauté circulaire, avec prise d'appui sur le partenaire, du pied avant ou arrière, en attaque ou en défense

Techniques de poing (Chok)
Termes usuels
  • jab : Coup direct, donné avec le poing "avant" qui s'effectue sur le visage (ou dans tronc) de l’adversaire.
  • Cross : Coup direct donné avec le poing "arrière" qui s'effectue sur le visage (ou dans le tronc) de l’adversaire.
  • Crochet : Coup de poing, semi-circulaire qui s'effectue sur le visage (ou dans le tronc) de l’adversaire. Variante : [[swing]]
  • Uppercut : Coup de poing, donné de bas en haut qui s'effectue sous le menton (ou dans le tronc) de l’adversaire.
Termes thaïs (Muay mat - techniques de poing)
  • Mat trong ( direct) : Coup de poing direct du poing avant ou arrière
  • Mat Wiyeng San (crochet) : Coup de poing circulaire du poing avant ou arrière
  • Mat soy (uppercut) : Coup de poing remontant du poing avant ou arrière
  • Mat Wiyeng Klap (revers) : Coup de poing de revers du poing avant ou arrière
  • Mat Wiyeng Yao (swing) : Coup de poing direct/circulaire du poing avant ou arrière
  • Kra Tot Chok (sauté) Coup de poing sauté du poing avant ou arrière
  • Mat Klap Lang (retourné) : Coup de poing retourné du poing avant ou arrière

Techniques de genou (Dhee khao)
Action qui consiste à porter un coup à l'aide du genou, à son adversaire. Outre les coups de genoux lors du combat, son intervention est primordiale dans le contexte d'un corps-à-corps. Il est cependant interdit d'agripper l'adversaire pour l'amener au genou, c'est toujours le genou qui doit aller à l'adversaire (principalement pour les coups à la tête).


Termes thaïs (Muay khao - techniques de genou)
  • Khao Trong (direct) : Coup de genou direct, du genou avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Khao Chiyang (petit circulaire) : Coup de genou circulaire (petit circulaire au corps à corps), de la jambe avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Khao Kong (grand circulaire) : Coup de genou circulaire (grand circulaire au corps à corps), de la jambe avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Khao Thop (circulaire) : Coup de genou circulaire (surface de frappe partie interne du genou au corps à corps), du genou avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Khao Tat (circulaire bas) : Coup de genou circulaire au niveau de la cuisse, du genou avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Khao Loy (sauté direct) : Coup de genou sauté direct, sans pas d'appel, du genou avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Kao Yoon (sauté) : Coup de genou sauté direct, avec pas d'appel, du genou avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Yiep Kao (sauté avec appui) : Coup de genou sauté direct, avec prise d'appui sur le partenaire, du genou avant ou arrière, en attaque ou en défense

Technique de coude (Dhee sork)
Action qui consiste à porter un coup à l'aide du coude, à son adversaire. Il en existe une quinzaine de formes principales : direct, sauté, retourné, circulaire, plongeant, remontant, etc.

Termes thaïs (Muay Sok - techniques de coude)
  • Tii Sok : Coup de coude direct, du coude avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Sok Tat : Coup de coude circulaire descendant, du coude avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Sok Ngat : Coup de coude remontant, du coude avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Sok Poung : Coup de coude direct avec un pas d'appel, du coude avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Sok Kratoung : Coup de coude de revers au niveau médian, du coude avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Sok Klap : Coup de coude de revers au niveau haut, du coude avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Sok Sap : Coup de coude descendant (vertical) du haut vers le bas, du coude avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Sok Sak Koo : Double coup de coudes verticaux du haut vers le bas, en attaque ou en défense
  • Sok Tot Sok : Coup de coude sauté du coude avant ou arrière, en attaque ou en défense
  • Sok Klap Lang : Coup de coude retourné, du coude avant ou arrière, en attaque ou en défense

Techniques de corps à corps
Lutte de très près, qui consiste à être directement en prise avec l'adversaire. On peut employer le corps-à-corps pour soit se reposer un peu en collant l'autre boxeur, ou soit au contraire le fatiguer en effectuant des coups de genou dans les flancs.

Techniques de projection et de fauchage
  • projection : Action qui consiste à projeter le corps de son adversaire afin de sortir d'un corps à corps (sans passage de hanche).
  • fauchage : Action qui consiste à renverser par un coup de pied bas, circulaire l’adversaire.

Technique de blocage et de saisie
  • Blocage : Action qui consiste à empêcher qu'un coup atteigne son point visé. Blocage avec mains ou avec tibia.
  • Saisie : Action qui consiste à prendre un coup avec la ou les mains, d'un mouvement rapide pour le tenir et ainsi le contre-attaquer.


Technique d'esquive
Mouvement du corps pour éviter adroitement un coup.
Exemple : pour éviter un coup de pied bas (low kick) ou un middle-kick, retirez le pied puis attaquez en basculant la hanche et la jambe vers l'extérieur ; ensuite ré-enchaîner sur un middle-kick ou coup de pied bas (low kick).

Termes thaïs (Muay bang - techniques de parade et d' esquive)
  • Bang Mat : Parade avec la main (Parade bloquée ou chassée de la main avant ou arrière)
  • Bang Tei : Parade avec la jambe (Parade bloquée de la jambe avant ou arrière)
  • Bang Sok : Parade avec le coude (Parade bloquée du coude avant ou arrière)
  • Bang Khao : Parade avec le genou (Parade bloquée ou chassée du genou avant ou arrière)
  • Yok Toa Lop : Esquive sans déplacement des appuis (Esquive sans déplacement des appuis, latérale, avant, arrière, par flexion du tronc ou par flexion des membres inférieurs.
  • Lop Tchak : Esquive avec déplacement des appuis (Esquive avec déplacement d'un des appuis par un pas de retrait, pas de coté, pas de pivot ou par un retrait d'un seul appui).

mercredi 1 octobre 2008

Les règles

L'organisation sportive de la boxe thaïe se subdivise en de nombreux sigles et fédérations, si bien que le règlement peut revêtir des formulations diverses. Les règles reproduites ici sont extraites de celui appliqué dans les stades thaïlandais.

Ring
Le ring, qui mesure entre 5 et 7 mètres de coté, doit être entouré de 3 rangés de cordes minimum. Le plancher sera doublé d'un matériau moelleux et élastique, de 4 cm d'épaisseur, et recouvert de toile.

Tenue vestimentaire des combattants
Les boxeurs (nak-muays) se présenteront dans une tenue appropriée au combat, se composant d'un short et d'un suspensoir pour la coquille. Ils doivent combattre torse nu et pieds nus, mais sont autorisés à porter des chevillières. Ils peuvent nouer un ruban appelé « prajeet » autour d'un ou des deux bras. La coiffure sacrée appelé « mongkon » est permise durant les phases préliminaires et rituelles mais doit être retirée avant le début du combat.

Bandages et gants
Les jointures seront protégées par une bande élastique de trois mètres, fixée avec du ruban adhésif. Les gants peuvent aller de la taille 6 à la taille 16 onces.

Poids
Un médecin exécutera un contrôle physique général qui permettra au boxeur (ou a la boxeuse) de faire ses combats ou assauts (version light-contact).
Les opérations de pesée s'effectuent en présence de l'adversaire et de ses assistants, et se déroulent au moins 4 heures avant la rencontre.

Round
Les matchs officiels comptent 5 reprises de 3 minutes avec 2 minutes de repos entre chaque round en Thaïlande (voire quelquefois, 1 minute 30 de repos en Europe). Mais en France cela dépend de la « classe » dans la quelle le pratiquant (Nak-muay) évolue. Les "classes" vont de « «D » » à « A » pour les seniors (20 ans et plus).

Assistants
Chaque combattant peut être accompagné de deux assistants voir trois suivant la classe (coach et soigneur).

Score
Les points sont attribués selon des critères d’évaluation suivant :

  • Technique, précision, puissance et dommage engendré par chaque coup (de poing, de pied, de coude, de genou) ;
  • Habileté défensive ;
  • Combativité et habileté à l'attaque ;
    La notation du juge (porte sur la différence entre les deux combattants – code de la boxe anglaise professionnelle)
  • Egalité : 10 points par round à chacun des deux protagonistes,
  • Léger avantage : 10 points à 9,
  • Avantage net : 10 points à 8,
  • Avantage écrasant : 10 points à 7.
    Quand les boxeurs obtiennent le même nombre de points, la victoire revient à celui jugé le plus combatif.
  • Pénalité
    L'arbitre est autorisé à retirer un point chaque fois que le combattant commet une faute grave ou faute mineure mais répétée.

Arbitres et Juges
La décision finale est du ressort d'un arbitre et de deux juges, qui remplissent leurs bulletins (cartons de jugement) respectifs à la fin de chaque reprise. La décision est donnée après le dernier round au regard des cartons de juge.

Irrégularités

  • Frapper l'adversaire quand il est à terre, lorsqu'il est en train de se relever ou bien après la fin du round.
  • Tirer les cheveux.
  • Mordre ou cracher.
  • Frapper l'œil avec le pouce.
  • Prendre appui sur les cordes.
  • Combattre en se tenant à une corde.
  • Eviter malicieusement les attaques de l'adversaire, en feignant par exemple de tomber, de glisser sous les cordes ou de se cacher derrière l'arbitre.
  • Frapper intentionnellement les organes génitaux.
  • Commettre n'importe quelle action incorrecte susceptible de blesser l'adversaire.
  • Rappel : un combattant qui commet une faute sans toute fois causer un handicap ou infliger une blessure à l'adversaire recevra un avertissement oral et sera pénalisé d’un point. Le combattant qui commet volontairement une irrégularité désavantageant ou blessant l'adversaire peut perdre le match pour faute ou être disqualifié par l'arbitre, sans préavis s'il réitère son attitude durant la rencontre. En cas de faute involontaire empêchant la poursuite du combat, l'arbitre arrête la rencontre ; il attribuera, donc, la victoire par K-O technique au boxeur ayant obtenu le score le plus élevé, ou bien déclarera le match nul en cas d'égalité des scores. Un athlète peut se plaindre d'avoir subi une irrégularité auprès de l'arbitre, qui prendra immédiatement une décision : s'il estime que la faute ne rentre pas dans le cadre de celles énumérées plus haut, le combat se poursuivra.

Décision
La victoire est proclamée :

  • aux points ;
  • par K-O : l'adversaire tombé à terre ne se relève pas dans les 10 secondes ;
  • par K-O technique : l'arbitre interrompt le combat parce qu'un athlète :
    n'est pas en état de continuer,
    ne se présente pas après l’appel du gong,
    est victime d'une blessure qui l'empêche de poursuivre le combat ;
  • par décision du médecin, suite à une blessure ;
  • par abandon : l'un des combattants déclare ne pas vouloir continuer le combat ;
  • par disqualification de l'adversaire pour faute grave ;
  • par décision des juges : le combat une fois terminé, les juges attribuent la victoire au boxeur ayant obtenu le score le plus élevé.

Victoire

  • à l'unanimité : 3 votes favorables ;
  • à la majorité : 2 votes favorables et un contraire ;
  • match nul :
    si telle est la décision de 2 juges sur 3,
    si les avis des juges sont tous discordants ;
  • “No-Contest” : en cas de phénomène imprévisible ou d’une blessure en début de combat.
    - Si telle est la décision des juges sur demande du superviseur, parce que les 2 athlètes combattent de manière incorrecte ou évitent l'affrontement.
    - Quand un combattant se retrouve au sol, l'arbitre ordonne à son adversaire d'aller dans le coin neutre, et commence immédiatement à compter de 1 à 10.
    - Si le boxeur qui a envoyé son adversaire à terre n'obéit pas, il arrête de compter, réitère son ordre et attend que ce dernier ait produit son effet pour reprendre le compte des secondes.
    - Si le boxeur tombé à terre pendant le compte ou bien avant d'être compté 8, le combattant pourra poursuivre.
    - Si le boxeur tombé à terre n'est pas en état de poursuivre le combat, il doit continuer de compter jusqu'à 10.
    - Si le boxeur tombé à terre se relève avant d'être compté 10, puis tombe de nouveau, il doit recommencer à compter les secondes.
    - Si les deux boxeurs tombent à terre :
    - Il commence à compter et ne s'arrête pas si l'un des deux se relève.
    - Il déclare le match nul si à 10, aucun des deux ne se relève.

Modalités particulières
La cloche ne sauve pas le boxeur tombé à terre du compte des secondes, sauf au dernier round.À la fin du compte des secondes, le boxeur en état de poursuivre le combat sera déclaré vainqueur.

Catégories Professionnelles
Catégories officielles du Rajadamnern: (Au Lumpini les catégories s'arrêtent aux Welters)


  • Paille (-47,5 kg / -105 lbs)
  • Mi-mouche (-49 kg / -108 lbs)
  • Mouche (-51 kg / -112 lbs)
  • Super-mouche (-52,5 kg / -115 lbs)
  • Coqs (-53,5 kg / -118 lbs)
  • Super-coqs (-55,5 kg / -122 lbs)
  • Plumes (-57,5 kg / -126 lbs)
  • Super-plumes (-59 kg / -130 lbs)
  • Légers (-61,5 kg / -135 lbs)
  • Super-légers (-63,5 kg / -140 lbs)
  • Welters (-67 kg / -147 lbs)
  • Super-welters (-70 kg / -154 lbs)
  • Moyens (-72,5 kg / -160 lbs)

    En Europe, les catégories sont différentes selon les fédérations et correspondent très souvent aux organismes internationaux des boxes pieds-poings (WKA et ISKA notamment). Ainsi, il faut rajouter les catégories moins de 75 kg, moins de 81 kg, moins de 90 kg puis les plus de 90 kg (poids lourds).

Historique sur le muay thaï

En 1411, à la mort du roi Sen Muang Ma, ses deux fils Ki et Fang voulurent s'emparer du pouvoir. Comme leurs armées respectives n'arrivaient pas à se départager sur un champ de bataille, ils décidèrent de régler leur conflit par un duel. Chaque camp choisit son meilleur boxeur. Finalement, l'homme de Fang fut battu, et Ki monta sur le trône. La technique de combat de son « boxeur » fit école…
La légende raconte qu'en 1767, en pleine guerre birmano-thaïlandaise, Naï Khanom Tom, soldat et boxeur fut prisonnier du camp adverse et opposé à dix champions birmans qu'il mit KO. Devenu héros national, les Thaïlandais lui rendent hommage chaque année à l'occasion de la "Nuit des boxeurs".
Au XVIe siècle, le Muay Thaï faisait partie de l'entraînement militaire. Il atteignit son plus haut degré de popularité au début du XVIIIe siècle, sous le règne de Pra Chao Sua, "le Roi Tigre". C'était le passe-temps favori de la population ; chaque village organisait des combats régulièrement. Le roi, qui était un boxeur de première force s'amusait à défier les champions locaux ! À l'époque les combattants protégeaient leurs poings en se bandant les mains avec du crin de cheval. Plus tard, le crin fut remplacé par des bandes de coton maintenues avec de la glu. On se servait de coquillages ou d'écorces d'arbres, comme coquille ! Parfois, avec l'accord des deux boxeurs, des morceaux de verre pouvaient être amalgamés dans la glue des bandages.

À cette époque, les combats se déroulaient sans catégories de poids ni de limite de temps.


Considérée comme dangereuse, voir mortelle, la boxe thaïlandaise fut interdite en 1921. Puis, vers 1930, elle réapparut en adoptant les règles de compétition et les techniques de poings de la boxe anglaise (gants, ring, etc.). Le développement du tourisme en Thaïlande la fit découvrir aux Occidentaux. Elle est là-bas un enjeu social considérable pour la jeunesse. Les combats se déroulent selon un rituel fascinant. Les boxeurs, avant de combattre, se mettent à genoux et prient. Et tout le match se déroule sur un fond musical joué « en direct » par une petite formation de musiciens thaïs.

Le Muay Thaï est une des plus anciennes des trois disciplines pieds-poings héritées des techniques asiatiques (avec la boxe birmane et la boxe laotienne). Elle s'est d'abord répandue en Hollande puis est venue très vite en France concurrencer le full-contact dans sa version «garantie d'origine» et dans sa version japonaise, le kick-boxing japonais.

Utilisant huit armes (deux poings, deux pieds, deux genoux et deux coudes), le Muay Thaï est surtout un sport très complet. Il suppose une très grande vigilance car le coup peut venir de partout. Les saisies permettent au boxeur thaï de temporiser. Quant aux projections, elles n'apportent pas de points, elles sont seulement le moyen de sortir d'un corps-à-corps (indépendamment de leur impact psychologique).

Avec la célèbre boxe birmane (bama lethwei), elle a la réputation d'être la plus violente des cinq disciplines pieds-poings - opinion qui n'est pas partagée par les pratiquants eux-mêmes, qui estiment que toute technique peut faire l’objet de contrôle. On lui reproche surtout de répandre l'idée que tous les coups sont permis. Roger Paschy, un des pionniers de ce sport en France en parle ainsi : « (...) La boxe Thaï (Muay Thaï) ne peut être un sport que les gens qualifient à tort et à travers de sport de voyou. Il nécessite beaucoup de volonté et d'assiduité. Mais, comme dans toute activité sportive, le professeur a un rôle fondamental dans la formation de l'élève. L'état d'esprit de l'enseignant aura une influence considérable sur le disciple ».

Sport national et véritable industrie, le Muay Thaï fait vivre environ 200 000 personnes, boxeurs, entraîneurs, commerçants, etc. Cette gigantesque affaire commerciale est gérée par deux organisations composées de promoteurs, qui organisent des combats tous les jours. Le Lumpini, le stade le plus prestigieux et le plus typique est géré par l'armée, tandis que le Radjadammoen, plus moderne situé dans les quartiers chics de Bangkok, est sous la tutelle du gouvernement. Le nombre de pratiquants est évalué à 100 000 et chaque semaine des centaines de combats ont lieu à travers le pays.

Les deux stades de Muay thaï les plus connus sont en Thaïlande ; le Lumpinee est situé sur Rama IV Road, à côté du Lumpinee park, et le Rajadamnoen est situé sur Rajadamnoen Nok Road, face au quartier général de l'armée royale.

Introduction sur le muay thaï

Le sillapa muay thaï, muay thaï (thaï : มวยไทย), parfois appelé boxe thaïlandaise est un art martial créé pour les militaires thaïlandais au XVIe siècle.

Aujourd'hui, la boxe thaïlandaise est pratiquée dans le monde entier par des personnes de tous âges et de tous niveaux. Cet art, dit dangereux, est tiré des pratiques martiales ancestrales, notamment dans ce qu’on appelle en Occident le muay boran (boxe traditionnelle) et du krabi krabong (pratique avec les armes) qui, tout comme la boxe thaïlandaise, nécessite des aptitudes physiques telles que la souplesse, les réflexes, la puissance et la force, mais aussi des aptitudes mentales comme la volonté, le courage et le respect.

Le muay thaï est donc un descendant du muay boran. Dans ce dernier on trouve plusieurs styles issus du régionalisme et de certaines pratiques martiales traditionnelles (notamment pour quelques unes elles sont inspirées du comportement animal). Parmi les styles les plus connus, on trouve :
  • le muay-chaiya ou muay giow (style du Sud), ce style du XIXe siècle met l’accent sur la vivacité d’esprit afin de trouver des stratégies efficaces. La posture est anguleuse, la défense est privilégiée et les techniques de coudes et genoux sont particulièrement marquées. On utilise des techniques issues des animaux (tigre…).
  • le muay-korat (Est et Nord-est), privilégie un travail en force, telles les techniques de buffle
  • le muay-lopburi (région centrale), l’accent est mis sur une gestuelle intelligente (travail sur les variations de trajectoire et les feintes d’arme)
  • le muay-thasao (Nord), les techniques consistent à prendre de vitesse l’opposant
    et les styles thématiques tel les techniques du singe blanc hanuman.

La pratique de la boxe thaïlandaise est considérée comme sport national en Thaïlande. De nombreux petits clubs d'entraînement (appelés camps) parsèment le pays et accueillent les jeunes garçons à partir de sept ans. Les combats importants sont régulièrement retransmis tous les samedis et dimanches par les chaînes de télévision. Les deux stadiums les plus connus de Bangkok, où se déroulent les combats sont le Lumpinee et le Rajadamnoen. Ces endroits sont connus dans le monde entier et sont considérés comme la référence en Muay Thaï. Le Lumpinee est situé sur Rama IV Road, proche du Lumpinee park et le Rajadamnoen est situé sur Rajadamnoen Nok Road en face du quartier général de l'armée royale thaïlandaise. Chez les professionnels, le combat se déroule en 5 rounds de trois minutes. Il est précédé par une danse rituelle : le Ram Muay durant laquelle le Nak Muay (boxeur) porte le Mongkon (bande de tissu autour de la tête pour manifester le respect à son entraîneur et pour optimiser sa perception mentale), qui est composé de gestes codifiés exécutés par les deux adversaires individuellement et qui sont propres à chaque école ou style. Un petit orchestre composé d'un tambour, d'une cymbale et d'une flûte nasillarde, rythme les rounds. Les coups autorisés sont les suivants : coups de poing, de coude, de genou et de pied. Les corps-à-corps peuvent durer et sont l'occasion de coups de genou, ils peuvent se terminer par une projection de l'adversaire ou être interrompus par l'arbitre. L'usage des coups de coude est rare lors de la plupart des combats de boxe thaïlandaise hors Thaïlande ; cela pour ses raisons de dangerosité. Les coups de pied circulaires sont souvent délivré avec le tibia. Ces derniers les plus usités peuvent être considérés comme les « coups de base » du boxeur thaïlandais.

Les télévisions du monde entier retransmettent les grands combats de Muay Thaï en Thaïlande et au Japon particulièrement le spectaculaire tournoi du K-1 (kick-boxing japonais) avec ses 20 000 spectateurs et ses bourses de plus de 200 000$. Cette forme déguisée de Muay Thaï a été influencée également par de nombreuses pratiques du Sud-est asiatique, notamment par la boxe birmane (lethwei) et la boxe laotienne cousines du Muay Thaï.